Résumé texte Constant (Liberté des anciens et des modernes)

Les trois paragraphes correspondent aux trois thèmes abordés par le texte : 1) la distinction de la liberté des modernes et de la liberté des anciens accompagnée de leurs définitions; 2) le bonheur des anciens comparé à celui des modernes; 3) la justification et la définition du système représentatif.

Dans les sociétés modernes, la liberté politique désigne le règne de la loi qui protège de l’arbitraire du pouvoir, la somme des libertés qui garantissent l’indépendance individuelle, liberté de dire son opinion, de s’associer avec d’autres, de pratiquer librement sa religion, de choisir son travail et l’organisation de ses loisirs. À cette liberté des modernes, on peut opposer l’idéal de liberté hérité de l’antiquité. Les anciens appelaient liberté l’égalité dans l’exercice des droits politiques, le partage du pouvoir de participer aux affaires publiques. La démocratie antique avait cependant pour contrepartie de ne rien accorder à l’indépendance individuelle, notamment dans le domaine religieux.

Dans les Cités antiques, la volonté de chacun avait une influence réelle, de sorte que le citoyen pouvait éprouver avec bonheur son importance dans la participation à l’action collective. Par contraste, l’homme contemporain vit dans des sociétés plus vastes où il n’est plus en mesure d’exercer une influence politique ; grâce au progrès de la civilisation, il bénéficie en revanche de meilleures conditions de vie personnelle. Les modernes sont en conséquence enclins à vouloir maximiser et garantir l’indépendance individuelle, tandis que les anciens étaient disposés à sacrifier celle-ci à la participation politique.

La liberté des modernes commande une organisation politique différente de celle qui convenait à la liberté antique. Il fallait aux anciens une démocratie offrant à tous les citoyens le droit de participation politique. Les modernes privilégient le système représentatif, dans lequel les affaires publiques sont confiées à des représentant élus, afin que chacun ait le loisir de se consacrer pleinement à son bonheur privé.



Résumé texte Russell (Eloge de l’oisiveté)

Le troisième paragraphe regroupe les troisième et quatrième parties du textes, lesquelles ont pour thème commun la réponse aux objections formulées contre la proposition de réduire le temps de travail.

La technique moderne permet de produire autant ou plus en travaillant moins. Une innovation permettant de doubler la production d’épingles, par exemple, devrait conduire à diviser par deux le temps de travail nécessaire à satisfaire la demande d’épingles dans le monde, si toutefois la consommation reste constante. Dans l’économie réelle, la somme de loisir générée par les gains de productivité ne bénéficie pas également à tous : les uns continuent de travailler huit heures par jour, tandis que les autres sont condamnés au chômage.

Le travail n’est pas le but de la vie. Deux facteurs ont conduit à masquer cette vérité et à faire passer le travail pour une valeur : en tout temps, les riches ont eu intérêt à prêcher la morale du travail pour s’arroger le privilège du loisir ; la modernité a ajouté le culte de la maîtrise de la nature grâce au progrès scientifique et technique. En dépit des efforts pour valoriser le travail, les ouvriers continuent néanmoins de penser que le travail sert à gagner sa vie et que c’est du loisir que nous tirons notre bonheur.

L’idéal serait de travailler quatre heures par jour. L’objection selon laquelle les hommes ne sauraient quoi faire du temps restant ne tient pas. Elle procède du refus de reconnaître la valeur et le sens du loisir. Il faudrait, d’une part, valoriser le simple plaisir de la consommation, qui est la véritable finalité sociale du travail, alors que la recherche du profit qui motive l’industrie conduit à faire de la production une fin en soi. D’autre part, il faudrait que l’éducation permettent à tous de faire un usage intelligent du loisir. Si le travail ne les épuise pas, les gens ne se seront plus condamnés à consacrer leur loisir au repos et au divertissement, de sorte que la réduction du temps de travail pourrait favoriser la création culturelle et les activités d’intérêt public, contribuant ainsi au progrès de la société.