L’État

« L’homme est un animal politique » (Aristote)

« L’homme est un animal qui a besoin d’un maître » (Emmanuel Kant)

« L’homme est né libre, mais partout il est dans les fers » (Jean-Jacques Rousseau)

 

Les trois conceptions de la liberté du citoyen dans l’État.

La notion de liberté au sens politique correspond à la signification la plus commune du mot : la liberté est une liberté d’action, un pouvoir d’agir, de faire, sans être empêché par une force extérieure ou par la volonté d’un autre. On parle donc en ce sens de liberté d’action ou de liberté extérieure, une définition de la liberté qu’il ne faut pas confondre avec la notion de libre-arbitre.

La première des libertés est à cet égard la liberté d’aller et venir, la liberté d’action élémentaire qui est aujourd’hui réduite à presque rien par la décision du gouvernement d’imposer le confinement. Cette situation illustre on ne peut mieux le fait que la liberté de l’individu, en tant que celui-ci est nécessairement un citoyen (le membre d’une communauté politique), est toujours limitée par la loi commune imposée par un pouvoir. Dans le langage de la philosophie politique, on dit que la liberté ne peut-être une « liberté naturelle », c’est-à-dire une liberté illimitée (ou « licence »), mais qu’elle est toujours une « liberté civile », c’est-à-dire une liberté limitée par les lois de l’État dans lequel on vit. La conception de la liberté au sein de l’État est pour cette raison indissociable de la conception de la loi. La liberté et la loi doivent être pensées ensemble. On peut ainsi distinguer trois conceptions des rapports entre la liberté et la loi.

La conception politique fondamentale

« La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent » (Montesquieu, De l’esprit des lois, XI, 3).

Cette conception est fondée sur la considération de la condition politique universelle de l’homme : tout être humain vit au sein d’une communauté organisée par des lois imposées par un pouvoir. La loi ayant pour fonction de définir le permis et l’interdit au sein d’une société, la liberté est ce qu’il reste de pouvoir d’agir à l’individu après que le souverain ait exprimé sa volonté en édictant les lois. Cette définition de la liberté vaut donc pour tous les régimes politiques dès lors qu’il y a un État. Elle ne permet pas de faire la distinction entre le despotisme et la démocratie libérale.

Cette conception de la liberté est justifiée par Thomas Hobbes, qui considère l’État comme le fruit d’un pacte social par lequel les individus consentent à renoncer à leur souveraineté (l’indépendance de la volonté) pour devenir des sujets (des citoyens assujettis à la volonté d’un Souverain) afin de pouvoir jouir d’un minimum de droits garantis par un pouvoir (la sécurité, la propriété, la liberté). « La liberté des sujets dépend du silence de la loi » écrit Hobbes, afin de souligner que l’alternative, pour l’individu, est l’insécurité permanente de l’état de nature, où la liberté illimitée (« le droit illimité sur toutes choses ») a pour contrepartie « la guerre de chacun contre tous » et la condition politique, dans laquelle, assujetti à les lois, l’individu dispose réellement du droit de faire tout ce que la loi ne lui interdit pas, une liberté réelle dont le citoyen doit se satisfaire.

« L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté » (Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social, 1, 8)

« La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ».

 

L’Etat et la justice

Lettre sur la tolérance – Commentaires

Locke Texte 1

Le travail et les échanges

Fiche synthèse La liberté

Cours politique (1)